Une année de jachère... un mal pour un bien ?
Cette « année blanche » donnera-t-elle une dimension nouvelle au voyage ?
Si cette année 2020 s’est malheureusement avérée ardue, voire fatale pour de nombreux acteurs de l'industrie du tourisme (compagnies aériennes, voyagistes, entreprises locales), elle a également permis à de nombreuses autres de prendre du recul pour reconsidérer les motivations de leur leadership et réfléchir à proposer des offres de voyages plus responsables, durables et favorables à la planète.
Si cette année 2020 s’est également avérée frustrante pour les voyageurs, dont elle a exacerbé la volonté de partir à la découverte de grands espaces, décuplé l’envie de découvrir et de rencontrer, elle a permis de prendre conscience de cette « solidarité d’après-crise » devant des deuils de proches, une crise économique mondiale sans précédent, la précarité ou la malnutrition touchant des millions de personnes, et l’impériosité de contribuer aux efforts de la recherche médicale.
Parce que la lutte contre le virus devra aller de l’avant, rendant incontournable le rôle de la solidarité pour répondre aux besoins des plus vulnérables dans notre quartier ou aux confins de la planète. Parce que le pouvoir de toute industrie réside dans les alternatives qu’elle propose à ses clients, les professionnels du voyage devront montrer qu’ils en ont enfin tiré les leçons et doivent désormais intégrer une notion de différence positive dans leur production et leur communication.
Dès avant la pandémie, cette réflexion nous avait paru évidente, et les partenariats que nous avions construits avec des partenaires locaux impliqués, tout comme les voyages que nous avions programmés avaient pour vocation d'offrir une alternative aux effets nocifs du sur-tourisme. Le fondement de notre coopérative est de faire progresser le besoin d’impact positif au cœur de chaque voyageur, conscient qu’il peut agir, et qu’il doit aider les populations rencontrées gens et les lieux visités à prospérer. Cette coopérative réunissant des professionnels du voyage dans le monde entier doit créer ces liens puissants et lui rendre les moyens accessibles.
Parce que la situation née de cette crise, avec des lignes aériennes et des frontières qui s’ouvrent et se ferment comme des portes de saloon, nous oblige à naviguer à vue, sur une ligne de crète, nous immobilise entre l’obligation de rattraper le temps perdu et proposer des offres de voyages mainstream au tout venant, ou persister à diffuser des voyages significatifs via une production de tourisme responsable pour soutenir les destinations où les communautés et les entreprises locales pourront prospérer.
C’est pourquoi notre soutien à ces initiatives locales, menées à bien par nos partenaires locaux, s’appuiera sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies afin de préparer un avenir meilleur et plus durable pour tous, en abordant les défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés, tels que la pauvreté, les inégalités, les questions liées au climat, la dégradation de l'environnement, les initiatives en faveur de la paix et la lutte contre toute forme d’injustice.
Représentant 8% du PIB mondial - probablement pas cette année :-( - , le monde du tourisme doit jouer un rôle significatif dans la réalisation des ODD. En plus d’être une source importante de devises et d’emplois, il doit contribuer au bien-être social, économique et environnemental de nombreux pays, en particulier ceux en développement. Il doit également rééquilibrer au sein d’un même pays, les inégalités entre les régions prises d’assaut et celles désertées par les masses touristiques. C’est ainsi que l’on tiendra compte des impacts positifs en fédérant les besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés locales.