Faudra-t-il déclarer un « cessez le vœu » ?
Nous avons enduré, nous avons survécu, ... nous allons revivre et prospérer.
Début 2020 et sans trop y prendre garde, nous nous étions souhaité santé, bonheur et prospérité. A cette touchante bienveillance, certains y ajoutaient la réussite dans mes projets. 12 mois sont passés, si ce n’est pas raté, ce n’est pas encore réussi…! Je ne leur en voudrai pas pour autant, j’avais fait de même… Je récidive cette année … Qu’on me pardonne également.
A l’aube de ce nouveau millésime, et emplis des meilleures intentions, quelques-uns proposent de déchirer la page 2020 du livre de nos vies, de l’enterrer bien profondément dans notre histoire et si possible de l’effacer à tout jamais de nos mémoires. Serions-nous donc incapables de tourner une page sans la brûler ? Un changement d’année ne doit pas nous faire oublier ce qui devrait guider nos vies. Gommer ce que nous aurons appris et retenu d’hier nous permettrait-t-il vraiment d’apprécier et de vivre pleinement aujourd’hui, afin d’espérer et mieux préparer nos lendemains ?
Time Magazine a titré « 2020 … Pire année de l’histoire » … Comparée aux années de guerre, de dépression économique, de jougs fascistes, pour n’évoquer que quelques-unes des calamités du siècle précédent, on s’en sort encore assez bien. 2020 a été rude c’est vrai ! Et plus particulièrement pour ceux qui ont perdu la santé, des proches, leur emploi, leurs illusions…
Parce que j’ai été obligé de porter un masque, d’annuler des voyages, de me priver de restaurants, de bistrots, de théâtres et de fêtes de toutes sortes avec les amis, j’ai vite eu l’impression que le monde s’était écroulé. Mais ce serait oublier que sur cette planète, d’autres êtres humains, individuellement ou collectivement, n’ont jamais goûté aux plaisirs énoncés ci-dessus. Pour eux, 2020 aura été une année comme une autre. Pour des millions d’autres, une plongée dans la pauvreté, sans recours ni secours.
Parce que si demain, démasqués, libres de voyager, attablés dans les meilleurs restaurants, piliers ou secondes lignes de bistrots, vissés aux fauteuils de théâtres ou de salles obscures, et ivres de fêtes entre amis, un autre virus venait bousiller nos smartphones et couper nos accès à Internet pendant un semestre, un mois, une semaine, voire même une seule journée, nous prendrions conscience de la chance que nous avons eu de simplement devoir remplacer ou retarder ces plaisirs illusoires.
Nous avons enduré, nous avons survécu, nous allons revivre et prospérer.
Moi je n’enterrerai pas 2020. J’aurais pu vider ma cave et dévaliser le rayon des alcools de tous les supermarchés, j’ai la certitude que la première pinte de bière au bistrot du coin aura un goût exquis. J’aurais pu engloutir le catalogue de Netflix mais le prochain navet sauce popcorn dans un UGC méritera un oscar. Les formalités interminables, les fouilles au corps, les files d’attente, les taxis introuvables et les parkings complets ne me gâcheront plus le plaisir de partir en voyage. Je serrerai les mains et embrasserai avec bonheur ceux que je cherchais jusqu’alors à éviter, voire à fuir.
Sur le plan professionnel, j’aurais pu baisser les bras, laisser tomber le projet qui me tient à cœur. Car proposer une nouvelle aventure dans le tourisme, des voyages et des découvertes en ces temps de fermetures et de repli sur soi, c’est de la folie n’est-ce-pas ! Oui mais j’y crois ! Encore et même plus qu’avant. Car je pense que comme moi, vous serez nombreux à vouloir refaire vos valises, voir le monde, mais le voir autrement en donnant du sens et de la conscience à votre aventure et vos découvertes.
C’est pour cela que j’ai décidé de ne pas jeter l’éponge et de continuer le combat. Et je remercie tous ceux qui m’ont accompagné et soutenu, qui continuent de croire dans ce projet que nous avons fait avancer, malgré les difficultés.
En souvenir de cette « année terrible », chaque avancée concrète, chaque point de finalisation de mon projet professionnel sera une victoire supplémentaire sur les frustrations et les trépignements qui m’avaient contraint à ronger mon frein.
Je ne veux rien effacer, et surtout ne rien oublier !
Plus encore, chaque faire-part de naissance, chaque heureux évènement, viendra atténuer la peine de n’avoir pas pu accompagner dignement des parents, des amis, et tous ceux qui m’étaient chers et qui nous ont quittés en 2020.
Que 2020 résonne dans nos mémoires comme un puissant rappel de notre capacité à rester debout et faire le bien pour traverser les périodes sombres de nos vies. Ne déclarons pas le cessez-les-vœux mais engageons-nous à les réaliser !
Et que 2021 soit le point de départ de ce chemin.
magnifique déclaration... merci Michel !